Crise financière, suicides et relativité

La Tribune constate une hausse des suicides de financiers ayant « tout » perdu avec la crise, rappelant que le même phénomène avait été observé lors de la crise de 1929. Le phénomène reste néanmoins « limité », comme le souligne de nombreux commentaires de lecteurs, un peu agacés par l’accroche de l’article.

Le suicide est un sujet vaste, délicat, personnel.

Mais lorsqu’on joue avec des fortunes qui dépassent le PIB de certains pays, que l’on gagne soi-même des millions qui permettent – normalement – de vivre confortablement tout en remplissant substantiellement de noisettes la cagnotte de l’écureuil, se résoudre au suicide pour ne pas avoir affronter les clients ruinés, ne pas avoir à répondre de ses erreurs, ne pas devoir se regarder le matin dans un miroir en se disant « j’ai bien merdé », tout en laissant à ceux qui vous succèdent la lourde charge de gérer la m…e que vous laissez, c’est sans doute l’attitude la plus lâche et la plus pitoyable qui soit.

Se seraient-ils suicidés s’ils avaient perdu un enfant ? Se seraient-ils donné la mort s’ils étaient devenus handicapés ? Se seraient-ils fait Seppuku en apprenant qu’ils étaient atteints d’un cancer ?… A mon avis, non !

Je ne me réjouis pas d’un suicide. Je ne le ferai jamais. Mais je ne vais certainement pas les plaindre quand leur difficultés actuelles – aussi sérieuses soient-elles – ne sont rien face aux handicaps et/ou maladies avec lesquels vivent certains au quotidien.

2 commentaires

  1. Aaaaaaaah… La vaste valse des financiers à la tête de notre jolie planète bleue est en pleine expansion, Dieu soit loué ! (mais toujours à des prix raisonnables)

    Pourtant, au milieu de la cacophonie des cartons de déménagements qu’on scotche à la va-vite, des câbles informatiques qu’on débranche et des affaires persos qu’on empile, certains choisissent le bruit sec et feulant d’un 9mm à courte portée. Gageons au moins que cela fut aussi rapide que la crise actuelle.

    Toutefois, malgré l’outrecuidante méchanceté dont je viens de faire preuve gratuitement au dépens d’une bande d’hominidés mal finis qui se demandent encore comment ils ont pu perdre autant en gagnant autant, je reste profondément chagriné que des gens, pensant que leur vie ne vaut plus rien, choisissent la méthode 9mm. Ce n’est pas tant le calibre que la finalité qui est triste car une vie ne vaut pas tout l’argent du monde.

    Maintenant, sachant que tu liras cette prose, cher Laurent, je passe en mode pinailleries orthographiques. Car si la Tribune a bien constaté une hauSSe, on peut constater que la scatologique expression m….e ne prend pas de majuscule en français. Quand au Hara-kiri, il s’agit d’un terme très familier. Le suicide rituel japonais ést désigné « Seppuku ». A noter également une intéressante version féminine désignée « Jigai ». On arrêtait peu le progrès à l’époque alors que la télévision n’avait pas encore inventé Star Academy…

    • Merci beaucoup pour ton commentaire et tes remarques orthographiques. Je m’empresse de faire les modifications.
      Et oui, la vie humaine pour certains a comme valeur le nombre de zéros derrière le premier chiffre. Et quand tous les zéros sont gommés… ils se dégomment.
      C’est bien triste pour eux


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